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Les infrastructures peuvent-elles offrir une opportunité d’investissement ESG rentable pour les capitaux privés ?

Les thématiques ESG peuvent constituer des opportunités d’investissement innovantes et profitables pour les capitaux privés en raison du besoin croissant de projets d’infrastructure à travers le monde. Dans les faits, la réglementation ESG représente entre 25 % et 40 % de l’allocation dédiée aux placements d’infrastructures opérés par les investisseurs institutionnels publics. Les recherches indiquent en outre qu’il existe des perspectives intéressantes pour les investissements en capitaux privés dans ce domaine1.

Selon une étude intitulée Pension Fund Investments in Infrastructure « Investissements des fonds de pension dans les infrastructures » et publiée par l’Université de Maastricht en juin 2023, « …les infrastructures figurent parmi les classes d’actifs les plus performantes en termes de rendements nets ». Dès lors que les infrastructures sont susceptibles d’offrir des avantages environnementaux, sociaux et politiques, les investisseurs qui privilégient nettement l’ESG ou sont soumis à des réglementations en la matière sont davantage disposés à miser sur cette classe d’actifs. C’est précisément le cas des investisseurs institutionnels publics, tels que les agences gouvernementales, les fonds souverains et les fonds de pension publics.

Mais les infrastructures sont-elles source d’opportunités pour les seuls organismes publics ? Nicole Thomé, Head of Business Development à la Banque de Luxembourg, n’est pas de cet avis. À ses yeux, il existe de solides éléments de preuve étayant son appel à l’augmentation des investissements en capitaux privés dans les infrastructures à des fins de réalisation d’objectifs ESG, d’accroissement des bénéfices et de diversification de portefeuille. « Les infrastructures liées à l’ESG constituent des opportunités attrayantes pour les capitaux privés au vu de l’important besoin et de la forte demande d’investissements. »

Le besoin est énorme…

« Selon la Banque mondiale, plus d’un milliard de personnes vivent à 2 km d’une route, 675 millions n’ont pas accès à l’électricité dans leur foyer et 450 millions sont sans abri », explique Nicole Thomé, « tandis que les menaces liées au changement climatique ont également fait grimper la demande d’infrastructures vertes et d’énergies renouvelables. »

Et de poursuivre : « Nous en sommes environ à mi-parcours de la période de 15 ans fixée pour la réalisation des objectifs de développement durable et les progrès accomplis par les économies émergentes ne paraissent pas satisfaisants. » Plus tôt cette année, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement a déclaré que les pays émergents ont besoin de quelque 4 000 milliards USD par an pour atteindre ces objectifs d’ici à 2030.

…et la demande est forte

D’après l’étude de l’Université de Maastricht , « les Perspectives pour l’infrastructure mondiale (2018) de la Banque mondiale prévoient un besoin international d’investissement dans les infrastructures de 97 000 milliards USD à l’horizon 2040 et… un écart de 15 000 milliards USD entre les dépenses prévues et celles requises à cet égard… Le montant des capitaux nécessaires pour combler le déficit infrastructurel dépasse largement les ressources que les pays sont capables de mobiliser de façon responsable sur les plans fiscal et macroéconomique. »

« C’est pourquoi les appels aux investisseurs institutionnels, fonds de pension et compagnies d’assurance les exhortant à investir dans les projets d’infrastructures publiques se sont multipliés », affirme Nicole Thomé. « Par exemple, la moitié du plan d’investissement de 1 200 milliards USD du Pacte vert pour l’Europe visant à éliminer ou à compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’ici 2050 devrait provenir de capitaux institutionnels. »

Le besoin en projets d’infrastructures et le manque de sources de financement sont source de fortes opportunités d’investissement pour les capitaux privés.Nicole Thomé

Performance attrayante et durable

Le rôle de plus en plus important joué par l’investissement en infrastructures dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels est mis en évidence par l’étude publiée par l’université de Maastricht. Les infrastructures, assorties de revenus stables sur le long terme, d’un risque faible, d’une corrélation moindre avec d’autres produits ainsi que d’une complémentarité naturelle avec les passifs de retraite à longue échéance et fréquemment indexés sur l’inflation, figurent parmi les classes d’actifs les plus performantes en termes de rendements nets. Sur la période comprise entre 2008 et 2019, la série d’indices de référence MSCI Global Infrastructure, un indice composite d’entreprises d’infrastructures cotées en bourse, a surperformé d’autres classes d’actifs – devancée uniquement par le capital-investissement – et généré des rendements indexés sur l’inflation.

« Parmi nos clients, nous avons un très bon exemple qui vient confirmer cette performance supérieure ; il s’agit d’un fonds important axé sur les infrastructures, au sein duquel des fonds de pension européens et d’autres pourvoyeurs de capitaux privés investissent principalement dans les énergies renouvelables. », conclut Nicole Thomé. Et d’ajouter : « La combinaison de réglementation accrue en matière d’ESG, de manque de financement des infrastructures et d’excellente performance de cette classe d’actifs témoigne de l’efficacité de l’investissement ESG dans la réalisation de ses objectifs. »

1On entend par « capitaux privés » des fonds ou des investissements qui sont obtenus auprès d’institutions, d’entités ou de particuliers avertis. Les « capitaux publics » se réfèrent à des fonds ou à des investissements qui sont obtenus auprès du grand public ou par l’intermédiaire de marchés publics comme les places boursières.

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Vincent Willem
Deputy Head of Professional Banking Services
 
Nicole Thomé
Head of Business Development